L’Afrique est le leader mondial des paiements mobiles, représentant 65,6 % des transactions mondiales en 2023 (919 milliards $ sur 1,4 billion $). Avec 856 millions de comptes enregistrés et 237 millions actifs par mois, ces services transforment l’accès aux finances, notamment grâce à des solutions comme M-Pesa. Voici les points clés :
- Croissance des comptes : +52 % depuis 2020, avec un taux d’activité de 28 %.
- Impact économique : Au Kenya, les paiements mobiles représentent 52 % du PIB.
- Adoption accélérée par la COVID-19 : Hausse des transferts P2P (+85 % en Afrique de l’Ouest).
- Inclusion financière : Réduction des non-bancarisés, passant de 85 % à 20 % au Kenya.
- Projections 2025 : Marché attendu à 1 000 milliards $, avec un TCAC de 23,7 %.
Les partenariats entre banques et opérateurs télécoms, l’augmentation des smartphones (65 % d’ici 2025) et l’amélioration des réseaux (4G, 5G) soutiennent cette évolution rapide.
Région | Comptes actifs (M) | Transactions (Mds) | Valeur (Mds $) |
---|---|---|---|
Afrique de l’Est | 118 | 29 | 488 |
Afrique de l’Ouest | 84 | 19 | 347 |
Afrique Australe | 28 | 5 | 72 |
Les paiements mobiles révolutionnent l’économie africaine, offrant des solutions accessibles même dans les zones rurales. Découvrez comment ces services façonnent l’avenir financier du continent.
La Banque Mobile en Afrique : Le KENYA, à la pointe de la Technologie de Paiement Mobile
1. Total des comptes d’argent mobile
Le premier point clé à noter est la croissance impressionnante des comptes d’argent mobile, qui confirme la position dominante de l’Afrique dans ce domaine.
En 2023, le continent compte 856 millions de comptes d’argent mobile enregistrés (selon GSMA), marquant une augmentation de 52 % par rapport à 2020. Parmi ces comptes, 237 millions sont actifs chaque mois, soit une hausse de 47 %, avec un taux d’engagement stable à 28 % [1].
Année | Comptes enregistrés (millions) | Comptes actifs (millions) | Taux d’activité |
---|---|---|---|
2020 | 562 | 161 | 29% |
2023 | 856 | 237 | 28% |
Ces données illustrent l’importance croissante des services mobiles pour l’inclusion financière. Les opérateurs télécoms jouent un rôle clé, avec 45 milliards de dollars d’investissements prévus entre 2020 et 2025 en Afrique subsaharienne. Cette dynamique est soutenue par la montée en puissance des smartphones, qui devraient atteindre un taux d’adoption de 64 % d’ici 2025 [3].
2. Utilisateurs actifs mensuels
Le nombre total de comptes est impressionnant, mais le taux d’engagement mensuel est tout aussi parlant. Parmi les 856 millions de comptes enregistrés, 27,7 % sont actifs chaque mois [1]. Ce ratio reste stable malgré une croissance rapide.
Cela met en lumière un potentiel important pour réactiver les comptes inactifs. Par exemple, M-Pesa compte plus de 50 millions d’utilisateurs actifs mensuels en Afrique [6], avec une croissance annuelle de 15 %. Cela montre qu’il est possible de maintenir et d’augmenter l’engagement sur le long terme.
Cependant, on observe des écarts notables selon les régions. Le Kenya est en tête, avec 84 % des internautes utilisant le paiement mobile, suivi par le Nigeria avec 60 % [6]. Ces différences reflètent les niveaux variés de développement des marchés locaux.
3. Classement des transactions mondiales
Après avoir analysé l’engagement des utilisateurs, penchons-nous sur la place de l’Afrique dans les transactions globales.
L’Afrique est en tête du marché mondial des paiements mobiles. En 2023, elle représente 65,6 % des transactions mondiales (919 milliards $ sur un total de 1,4 billion $) [1], avec 62 milliards $ traités en Afrique subsaharienne.
Un exemple marquant de cette domination est M-Pesa, au Kenya, qui a enregistré 39,8 milliards de transactions pour une valeur de 290 milliards $ en 2022 [7]. Cela représente 52 % du PIB national, soulignant l’impact économique majeur des paiements mobiles dans la région.
Plusieurs éléments expliquent cette position de leader :
- Des infrastructures mobiles bien développées
- Une réglementation favorable
- Des solutions locales comme M-Pesa
- Une adoption accélérée pendant la pandémie de COVID-19 (voir Section 4)
Ces facteurs combinés renforcent le rôle central des paiements mobiles dans la transformation économique du continent.
4. Impact de la COVID-19
La pandémie a accéléré l’adoption des paiements mobiles grâce à trois facteurs principaux : les initiatives gouvernementales, les changements dans les habitudes des consommateurs et l’apparition de nouveaux usages. Comme mentionné précédemment (Section 3), cette tendance s’est renforcée durant la crise sanitaire.
Voici les éléments clés de cette accélération :
Initiatives gouvernementales : Plusieurs pays, comme le Ghana, le Kenya et le Rwanda, ont temporairement supprimé les frais liés aux transactions mobiles et simplifié les processus KYC (Know Your Customer) [1].
Changements dans les comportements : Le volume des transactions mobiles a connu une forte hausse. Par exemple, au Ghana, les transactions interopérables ont bondi, avec une augmentation notable des transferts P2P, qui ont progressé de 85 % en Afrique de l’Ouest entre 2020 et 2021 [8].
Type de Transaction | Effets pendant la pandémie |
---|---|
Transferts P2P | +85 % en Afrique de l’Ouest (2020-2021) [8] |
Paiements quotidiens | Passage massif des espèces aux paiements digitaux |
Aides gouvernementales | Distribution via plateformes mobiles |
E-commerce | Forte croissance des achats en ligne |
La pandémie a également encouragé des collaborations inédites entre fournisseurs de services mobiles et divers secteurs, notamment la santé, l’éducation, le commerce en ligne et les services publics. Ces alliances ont permis de multiplier les usages des paiements mobiles, ancrant encore davantage ces solutions dans le quotidien des populations africaines.
Ces partenariats intersectoriels ouvrent la voie à l’émergence de marchés régionaux dominants, que nous examinerons dans les sections suivantes.
5. Marchés Leaders en Afrique
La pandémie a accéléré l’utilisation des paiements mobiles tout en renforçant la position dominante de certains marchés clés.
Pays | Adoption des Paiements Mobiles | Volume de Transactions |
---|---|---|
Kenya | 84% | 55,1 milliards $ (2022) |
Nigeria | 60% | 69 milliards $ (2022) |
Ghana | 55% | 93,7 milliards $ (2022) |
Ouganda | 51% | 50 milliards $ (2021) |
En 2022, M-Pesa a géré 30 millions de transactions par jour, représentant 49 % des revenus de Safaricom [3].
Au Ghana, MTN Mobile Money a enregistré 64 milliards de dollars de transactions en 2022, avec 11,7 millions d’utilisateurs actifs [8].
Plusieurs facteurs expliquent cette croissance :
- Une réglementation qui soutient l’innovation
- Une large adoption des téléphones portables
- Des réseaux d’agents bien développés
- Des services répondant aux besoins locaux [1][3]
L’Ouganda, avec 31 millions de comptes, a enregistré 50 milliards de dollars de transactions en 2021. De son côté, le Nigeria a traité 69 milliards de dollars via 3,5 milliards de transactions en 2022 [8].
6. Accès aux Services Bancaires
Avec la consolidation des marchés leaders (voir Section 5), les paiements mobiles répondent à un défi majeur : permettre un accès élargi aux services bancaires. En 2023, 57 % des adultes en Afrique subsaharienne ne disposent toujours pas de compte bancaire (contre 31 % à l’échelle mondiale), bien que 300 millions de ruraux possèdent un téléphone mobile [1][3].
Voici un aperçu de l’impact des paiements mobiles sur l’accès aux services financiers :
Pays | Taux d’inclusion financière avant les paiements mobiles | Taux actuel avec paiements mobiles | Impact principal |
---|---|---|---|
Kenya | 85 % non bancarisés (2006) | Moins de 20 % non bancarisés (2023) | M-Pesa a joué un rôle clé [2][3] |
Ghana | 3 millions de comptes (2012) | 32 millions de comptes (2023) | Les comptes mobiles surpassent les comptes bancaires traditionnels [4] |
Les paiements mobiles permettent de surmonter plusieurs obstacles liés aux services bancaires traditionnels :
- Manque d’agences physiques : Les agents mobiles remplacent les succursales bancaires classiques.
- Exigences de solde minimum : Les comptes sont accessibles sans besoin de dépôt initial.
- Formalités administratives complexes : Les démarches d’ouverture de compte sont simplifiées.
- Support en plusieurs langues [9].
"L’adoption des services financiers mobiles en Afrique a permis d’augmenter la consommation quotidienne par habitant de 2 %, sortant ainsi 194 000 foyers de la pauvreté" [8].
Des avancées récentes, comme les transactions hors ligne, la biométrie ou encore les systèmes de crédit basés sur l’intelligence artificielle, élargissent les possibilités au-delà des simples transferts d’argent. Ces nouvelles technologies contribuent directement aux prévisions de croissance du marché (voir Section 10).
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7. Accès aux Téléphones Mobiles
L’usage des smartphones en Afrique subsaharienne est en pleine croissance, passant de 48 % en 2021 à une projection de 65 % d’ici 2025 [10]. Cette évolution transforme les paiements mobiles tout en maintenant une place importante pour les téléphones basiques.
Type d’accès | 2021 | Projection 2025 | Impact sur les paiements |
---|---|---|---|
Smartphones | 48 % | 65 % | Accès à des services avancés |
Couverture 3G | 81 % | – | Transactions de base |
Couverture 4G | 49 % | – | Services bancaires en ligne |
Les opérateurs télécoms intensifient leurs efforts pour élargir les réseaux et rendre les smartphones plus accessibles. Ces initiatives s’inscrivent dans la tendance observée (voir Section 1) et ouvrent la voie à de futures collaborations entre banques et opérateurs télécoms, un sujet qui sera abordé plus loin.
Cependant, les téléphones basiques restent indispensables pour garantir l’inclusion financière. Des services comme M-PESA en sont la preuve, offrant non seulement des paiements mobiles mais aussi des solutions comme les micro-crédits. Cette coexistence entre technologies avancées et basiques explique les niveaux d’engagement élevés évoqués précédemment (voir Section 2).
Pour encourager l’adoption des smartphones, plusieurs solutions ont vu le jour :
- Programmes de financement accessibles : Les opérateurs proposent des options de paiement échelonné pour les appareils.
- Smartphones à bas coût : Des modèles économiques sont introduits pour élargir l’accès.
- Applications adaptées : Des applis compatibles avec les réseaux à faible débit facilitent l’utilisation.
Avec l’amélioration des infrastructures réseau et l’accès accru aux téléphones mobiles, les services financiers mobiles continuent de se développer rapidement sur le continent. Cette combinaison d’accessibilité et d’innovation joue un rôle clé dans cette croissance.
8. Partenariats Banques-Opérateurs Télécoms
Dans la Section 6, nous avons mentionné comment les collaborations entre banques et opérateurs télécoms redessinent le paysage des paiements mobiles en Afrique. Ces alliances jouent un rôle central dans la croissance rapide du secteur.
Partenariat | Services proposés |
---|---|
Safaricom + CBA | Microcrédits via M-Pesa |
Orange + Banques | Services bancaires accessibles sur mobile |
Ces partenariats ont permis le développement de services financiers plus avancés. Par exemple, en Côte d’Ivoire, Orange Bank Africa propose des services bancaires entièrement numériques accessibles via un téléphone mobile [4].
Cependant, ces collaborations doivent relever plusieurs défis majeurs :
- L’intégration technique entre les systèmes des banques et des opérateurs télécoms
- Une répartition équitable des revenus générés
- La protection des données personnelles des utilisateurs
- La fiabilité des réseaux dans les zones rurales [9][4]
Grâce à ces partenariats, il est désormais possible d’accéder à des services variés, comme les microcrédits ou l’épargne mobile. Malgré les obstacles techniques et réglementaires, ces initiatives ouvrent la voie à des solutions financières plus accessibles et adaptées au contexte africain. Cela pose également les bases pour aborder un autre défi crucial : l’amélioration de la couverture réseau, qui sera discutée dans la prochaine section.
9. Statistiques de Couverture Réseau
Après avoir exploré les partenariats entre banques et opérateurs (Section 8), concentrons-nous sur l’infrastructure réseau qui permet à ces services de fonctionner.
Type de Réseau | Couverture Population | Projection 2025 |
---|---|---|
5G | <1% | 3% [5] |
Internet Mobile Rural | 29% [1] | 39% [5] |
Deux approches principales soutiennent les efforts pour améliorer cette infrastructure :
1. Partenariats Public-Privé
Au Nigeria et au Kenya, des collaborations entre le secteur public et des entreprises privées ont permis d’étendre la couverture réseau de 30% tout en maîtrisant les coûts [1][3].
2. Technologies de Pointe
En Tanzanie et en Ouganda, des avancées techniques ont augmenté la vitesse des transactions dans les zones rurales de 40% [4].
Ces améliorations réseau ont des répercussions directes sur les services financiers mobiles :
- Une couverture fiable diminue les interruptions de transactions, augmentant les taux d’activité mensuels abordés en Section 2.
- Les zones disposant d’une couverture 4G stable enregistrent une hausse de 30% du volume des transactions mobiles [1][3].
- Les pays dotés d’infrastructures réseau solides, comme le Kenya et le Ghana, affichent des taux de fraude inférieurs de 40% [1][3].
Ces progrès dans l’infrastructure réseau joueront un rôle clé dans les tendances de croissance du marché discutées dans la section suivante.
10. Prévisions de Croissance du Marché
Avec des avancées dans les infrastructures (voir Section 9) et des partenariats clés (voir Section 8), le marché africain des paiements mobiles devrait dépasser les 1 000 milliards $ d’ici 2025, avec un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 23,7 % entre 2021 et 2026 [3][8].
Région | Utilisateurs Prévus en 2025 (millions) |
---|---|
Afrique de l’Ouest | 498 |
Afrique de l’Est | 562 |
Afrique Australe | 286 |
Afrique Centrale | 154 |
Trois moteurs principaux expliquent cette progression :
-
Adoption des Smartphones
Comme mentionné dans la Section 7, l’accès accru aux smartphones ouvre la voie à des services bancaires numériques plus accessibles, y compris les microcrédits. -
Amélioration des Réseaux
Les progrès dans la couverture réseau (voir Section 9) rendent les transactions plus rapides et fiables. -
Changements Réglementaires
Les évolutions réglementaires amorcées pendant la pandémie (voir Section 4) se concrétisent avec la mise en place de la ZLECAf, qui simplifie les paiements transfrontaliers [3].
Ces facteurs contribuent à bâtir un écosystème financier numérique plus robuste, soutenant les services multisectoriels déjà en expansion (voir Section 4) [8].
Données de Performance Régionale
L’analyse des performances régionales met en lumière des différences importantes dans l’adoption et l’utilisation des paiements mobiles à travers l’Afrique. Ces écarts sont liés aux dynamiques de marché abordées précédemment (Sections 5 et 10).
Région | Comptes Enregistrés (M) | Comptes Actifs (M) | Transactions (Mds) | Valeur (Mds USD) |
---|---|---|---|---|
Afrique de l’Est | 372 | 118 | 29 | 488 |
Afrique de l’Ouest | 356 | 84 | 19 | 347 |
Afrique Australe | 83 | 28 | 5 | 72 |
Afrique Centrale | 23 | 5 | 0,592 | 6 |
Afrique du Nord | 20 | 2 | 0,150 | 7 |
L’Afrique de l’Est reste en tête avec 372 millions de comptes enregistrés. Entre 2013 et 2022, les paiements mobiles ont contribué à augmenter le PIB régional de 5,9 % en Afrique de l’Est et de 4,1 % en Afrique de l’Ouest [11]. Ces chiffres illustrent l’impact économique des paiements mobiles, comme mentionné dans l’introduction.
Les écarts se reflètent aussi dans les volumes de transactions. L’Afrique de l’Est domine avec 29 milliards de transactions, tandis que l’Afrique de l’Ouest suit avec 19 milliards [10].
Conclusion
L’étude met en lumière une transformation majeure du paysage financier en Afrique, largement soutenue par les paiements mobiles. Ces services représentent un impact économique impressionnant, équivalant à 52 % du PIB du Kenya (Section 3). Pendant la pandémie (Section 4), cette avancée numérique a démontré son rôle crucial en élargissant l’accès aux services financiers, notamment dans les régions où 57 % des adultes n’ont pas de compte bancaire.
L’Afrique de l’Est reste en tête, grâce à une combinaison de régulations adaptées, d’infrastructures solides et de besoins encore largement insatisfaits. Ce leadership souligne des disparités régionales qui méritent une attention continue.
Les perspectives de croissance restent prometteuses, portées par :
- L’extension des réseaux 4G
- Des cadres réglementaires en constante évolution, encourageant l’innovation dans le secteur financier
Pour approfondir ces dynamiques, Tech In Africa Français (techinafrica.fr) propose des analyses sectorielles régulièrement mises à jour.
FAQs
Quelle est la taille du marché du paiement mobile en Afrique ?
Le marché des paiements mobiles en Afrique devrait atteindre 3 099,4 millions $ d’ici 2032, avec un TCAC de 18,5 %. En 2023, il était estimé à 674,8 millions $ [1]. Cette progression repose sur l’augmentation du nombre de smartphones (voir Section 7) et des partenariats clés (voir Section 8), consolidant la position dominante de l’Afrique de l’Est mentionnée précédemment.
Voici trois facteurs clés qui alimentent cette croissance :
- L’adoption croissante des téléphones mobiles
- Des cadres réglementaires adaptés
- Des avancées financières comme le micro-crédit (voir Section 6)
En 2021, la valeur totale des transactions a atteint 697,7 milliards de dollars [7], soulignant l’importance des services financiers mobiles pour l’économie africaine.
Tech In Africa Français continue de suivre ces évolutions et analyse les transformations financières qui redéfinissent le paysage économique du continent.
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