Au Kenya, le secteur des transports publics est à la pointe de la transition vers les véhicules électriques (VE), contrairement aux tendances observées dans les pays développés où les voitures privées dominent l’adoption des VE.
Les entreprises kényanes qui développent des bus et des motos électriques pour les transports publics favorisent cette évolution, alors que le pays cherche à réduire sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles.
En 2021, Nairobi a commencé à déployer les premiers bus électriques commerciaux sur les routes de la ville, à la suite de l’essor des motos-taxis électriques connues localement sous le nom de bodabodas. Des entreprises comme BasiGo et Roam augmentent la production de bus électriques et de bodabodas pour électrifier les matatus et les flottes de boda.
BasiGo exploite actuellement 19 bus électriques à Nairobi et vise 1 000 véhicules d’ici 2025. Roam lance également des bus électriques cette année et commencera la production de masse en 2023, en plus de ses motos électriques déjà présentes sur les routes kényanes.
Ces startups répondent à la demande des opérateurs de transport public qui cherchent à réduire les coûts de carburant, qui ont presque doublé au cours de la dernière décennie au Kenya.
En localisant la production, elles peuvent proposer des prix comparables à ceux des véhicules conventionnels et s’associer à des sociétés de financement comme M-Kopa pour stimuler l’adoption de ces véhicules. Roam combine des options de recharge à domicile et d’échange de batterie pour ses vélos électriques afin de maximiser la flexibilité.
Pour soutenir la transition, les startups construisent un réseau de stations d’échange et de chargeurs à travers Nairobi et au-delà. Kenya Power installe également des infrastructures de recharge publiques, tandis que le gouvernement met en place des politiques favorables aux VE, comme l’exonération des droits d’importation.
Le Kenya produisant déjà plus de 90 % de son électricité à partir de sources d’énergie renouvelables, l’approvisionnement en énergie est suffisant pour permettre le passage aux VE. Mais c’est le secteur des transports publics qui devrait continuer à favoriser l’adoption des VE, plutôt que les propriétaires de voitures particulières.
Les entreprises en sont conscientes et adaptent leurs produits et leurs réseaux de recharge aux flottes commerciales et aux opérateurs fournissant des services de transport essentiels. L’électrification des matatus et des bodabodas peut réduire considérablement la pollution de l’air et les émissions dans les zones urbaines encombrées.
Les startups kényanes spécialisées dans les véhicules électriques prouvent que l’innovation africaine peut apporter des solutions locales pour une mobilité durable. Leurs progrès démontrent le rôle vital que peut jouer l’industrie du transport public dans la transition vers les véhicules électriques, en particulier dans les économies émergentes comme le Kenya.