La vision effrayante de Sam Altman d’une « monnaie numérique mondiale » à balayage de l’iris gagne en popularité au Kenya. Les Kényans font la queue dans les centres commerciaux pour scanner leur iris en échange de jetons Worldcoin d’une valeur de 7700 shillings kényans. Les entreprises de cryptographie kényanes profitent de la popularité du Worldcoin pour aider les participants à échanger leurs jetons gratuits contre de l’argent.
La semaine dernière, Worldcoin, une société de blockchain fondée en 2019 par le chef d’Open AI, Sam Altman, Max Novendstern et Alex Blania, a lancé ses orbes de balayage de l’iris contre des jetons à l’échelle mondiale, après des essais en Indonésie, au Chili, au Kenya et dans 24 autres pays. Le mercredi 26 juillet, deux jours après le lancement public mondial, M. Altman a tweeté qu’une personne était « vérifiée » toutes les 8 secondes.
L’agence de protection des données du Kenya, le Bureau du commissaire à la protection des données (ODPC), a publié vendredi un communiqué mettant en garde les Kényans contre la numérisation de leur iris en échange de jetons de crypto-monnaie. « Il est conseillé aux individus de se renseigner minutieusement sur la manière dont leurs données seront utilisées », peut-on lire en partie dans le communiqué.
Mais les analystes de la politique numérique ont critiqué la déclaration et l’agence pour ne pas avoir été assez énergiques. Avant le lancement mondial de la semaine dernière, Worldcoin avait fait de la publicité dans plusieurs centres commerciaux de Nairobi pendant une bonne partie de l’année 2022, où il avait sollicité l’aide de jeunes chômeurs kenyans et d’étudiants pour recruter des participants à son lancement bêta. Une source proche de l’industrie cryptographique kenyane affirme que l’entreprise pourrait avoir obtenu des licences de l’agence de protection des données avant le lancement.