Bien qu’elle soit confrontée à une importante crise de délestage, l’Afrique du Sud continue de progresser vers des solutions énergétiques vertes. Une équipe de l’université de Stellenbosch (SU), un établissement public, étudie la viabilité de la mise en service des premiers taxis électriques du pays. Ces taxis peuvent potentiellement parcourir des distances allant jusqu’à 120 kilomètres avant de devoir être rechargés. Ils sont équipés d’un moteur électrique d’une puissance de 90 kWh et d’une batterie d’une capacité de 53,76 kWh.
L’équipe de l’Union européenne a réussi à transformer un minibus taxi en véhicule électrique en partenariat avec Rham Equipment. Le taxi transformé fait actuellement l’objet d’essais sur route, et l’évaluation de ses performances devrait suivre sous peu.
Stephan Lacock, membre de l’équipe, a décrit le processus de conversion, qui a impliqué le retrait du moteur à combustion interne (ICE) d’origine et des composants associés tels que le réservoir d’essence, la transmission manuelle, le tuyau de gaz et le radiateur.
Ensuite, avec l’aide de Rham Equipment, l’équipe a mis au point un « kit reproductible » qui comprend les composants essentiels du groupe motopropulseur électrique. Ces composants comprennent un moteur électrique, un onduleur, un chargeur, une unité de contrôle électronique et un réducteur à une vitesse. Le minibus est notamment équipé d’un système de freinage régénératif, qui augmente l’autonomie du véhicule en récupérant l’énergie lors de la décélération.
L’Afrique du Sud s’inscrit dans la tendance de la mobilité propre.
Considérées comme une solution durable pour lutter contre le changement climatique, de nombreuses nations ont adopté la tendance à fabriquer et à déployer des véhicules électriques. L’Afrique du Sud partage cet objectif et s’efforce de le promouvoir. Dans le contexte des taxis électriques, le professeur Thinus Booyesen, du département d’ingénierie industrielle de l’Université du Sud, a exprimé l’idée que les fabricants nationaux peuvent désormais explorer les possibilités de production de véhicules électriques. Il envisage d’y parvenir en créant de nouvelles usines spécialisées dans ce domaine.
M. Booysen a reconnu qu’il était impératif que l’Afrique du Sud suive le rythme de la transition vers les véhicules électriques, soulignant le risque potentiel pour de nombreux emplois si le pays prenait du retard. Il a insisté sur le fait que l’industrie automobile et le gouvernement ne peuvent pas se permettre d’être complaisants.
M. Booysen a expliqué le choix de l’équipe de collaborer au projet de minibus :
Par ce projet, le professeur entendait sensibiliser à l’ensemble des compétences spécifiques nécessaires à l’assemblage domestique de véhicules électriques. En outre, il souhaite informer les Sud-Africains des implications environnementales de ces véhicules.
Surmonter une célèbre crise de l’énergie
Bien que l’Afrique du Sud ait connu un développement significatif, sa crise énergétique actuelle reste un défi largement reconnu. Ce problème a notamment eu un impact sur les performances de MTN sur le marché au cours du premier semestre 2023.
Les coupures de courant régulières affectent non seulement les entreprises de toutes tailles, mais remettent également en question la viabilité des taxis électriques. Le manque d’électricité régulière soulève des inquiétudes quant à la gestion des besoins de recharge de routine des véhicules électriques. Un tel scénario pourrait potentiellement aggraver un réseau électrique déjà fragile.
Si M. Booyen a reconnu que le défi énergétique constituait un obstacle potentiel aux initiatives de mobilité propre, M. Johan Giliomee, membre du groupe, a déclaré que les taxis seraient alimentés par l’énergie solaire. Cette approche implique l’utilisation de panneaux solaires et de systèmes de stockage d’énergie par batterie. En outre, M. Giliomee a fait allusion à la possibilité d’utiliser l’hydrogène comme solution alternative.
Au Nigeria, un autre pays d’Afrique, des initiatives récentes ont été prises pour lancer une révolution des transports propres. Le mois dernier, une agence gouvernementale a acheté des bus électriques et, peu après, des plans ont été dévoilés pour l’achat de 3 000 bus alimentés au gaz naturel comprimé (GNC).
Bien que l’objectif initial soit d’atténuer l’impact de la hausse des coûts de transport, ces efforts visent également à réduire les émissions de carbone du pays. Si les intentions qui sous-tendent ces projets sont louables, comme le souligne ce document de réflexion, leur mise en œuvre doit être abordée de manière réfléchie.