À la suite de l’incident du WorldCoin, l’organisme de régulation des TIC du Kenya envisage de réviser les lois existantes. L’Autorité des communications (CA) préconise désormais la création de « bacs à sable » réglementaires pour surveiller et réglementer les technologies émergentes, en particulier les monnaies numériques.
Le récent examen minutieux de l’initiative de WorldCoin visant à recueillir les données biométriques des citoyens kenyans a incité à ces changements. WorldCoin, qui appartient à Tools for Humanity, a incité les individus à recevoir un jeton équivalent à 7 000 KES (50 dollars) en échange de leurs données biométriques.
Ezra Chiloba, directeur général de l’AC, a souligné : « Il est urgent de mettre en place une structure juridique complète qui réponde aux défis posés par les nouvelles technologies, notamment les plateformes numériques, les médias sociaux et les services Over-the-Top ».
Cette urgence a été soulignée lorsqu’il a été révélé que WorldCoin avait obtenu une licence de traitement des données au Kenya, permettant à Tools for Humanity d’enregistrer les Kenyans à l’aide de dispositifs de reconnaissance de l’iris.
Toutefois, lorsqu’il est devenu évident que les activités de WorldCoin pourraient ne pas être conformes aux réglementations en matière de protection des données, plusieurs agences kenyanes, dont le ministère des TIC, ont soutenu que la licence n’autorisait pas WorldCoin à collecter des données à caractère personnel.
Eliud Owalo, secrétaire du cabinet chargé des TIC, a précisé : « La licence ne valide pas l’adhésion d’une entité à la loi sur la protection des données ou à ses règles connexes. Elle ne sert pas non plus de licence légitime pour des opérations au Kenya.
Le parlement kenyan a exprimé son mécontentement à l’égard d’Immaculate Kassait, commissaire à la protection des données, qu’il accuse d’être à l’origine de l’oubli dans le cas de WorldCoin.
La méthode de collecte des données de l’iris par WorldCoin a suscité des débats sur la confidentialité des données et le rôle du gouvernement dans la gestion des identités numériques.
Pour sa défense, Mme Kassait a déclaré que son bureau avait émis une directive pour mettre fin aux activités de WorldCoin. Elle a admis qu’elle n’était pas au courant de la violation potentielle des lois sur la protection de la vie privée par WorldCoin, et qu’elle n’en avait été informée qu’après que des inquiétudes eurent été exprimées par le public.
À l’heure actuelle, WorldCoin a suspendu ses activités au Kenya. Le sort des données biométriques déjà accumulées reste incertain, bien qu’Owalo ait précédemment indiqué qu’il fournirait des éclaircissements au parlement.