Salesforce, leader mondial des technologies, a dévoilé son entrée stratégique au Nigeria, marquant ainsi une expansion significative de son empreinte africaine.
L’entreprise, réputée pour ses solutions de gestion de la relation client (CRM), adopte une approche non conventionnelle en donnant la priorité au développement des talents plutôt qu’à une pénétration immédiate du marché.
La position du Nigeria en tant que pays le plus peuplé d’Afrique, associée à la jeunesse de sa population, en fait une destination attrayante pour les investissements dans le domaine de la technologie.
Le pays contribue de manière significative à la population africaine des moins de 25 ans, qui dépasse actuellement 60 % et devrait représenter 42 % de la jeunesse mondiale d’ici 2030.
Ursula Fear, responsable du programme de talents de Salesforce, souligne l’engagement de l’entreprise à encourager l’expertise locale. Le géant de la technologie a déjà établi des entités juridiques en Afrique du Sud et au Maroc, tout en prenant de l’élan au Kenya et en Égypte.
Son entrée au Nigeria a commencé par le recrutement d’un responsable du développement commercial, ce qui témoigne de ses intentions sérieuses pour ce marché.
Le portefeuille de produits de l’entreprise s’étend au-delà de sa plateforme CRM phare. Ses offres comprennent des outils largement utilisés comme Slack pour la communication et Tableau pour la visualisation des données, ainsi que des solutions spécialisées telles que Marketing Cloud, Commerce Cloud et sa dernière innovation alimentée par l’IA, AgentForce.
Cet écosystème diversifié a déjà porté ses fruits, Salesforce ayant obtenu son plus gros client Slack africain trois mois après son entrée au Nigeria. Au cœur de la stratégie de Salesforce se trouve la Trailblazer Community, un réseau autonome soutenu par les ressources de l’entreprise.
Cette communauté fonctionne par le biais de Trailhead, une plateforme d’apprentissage en ligne gratuite qui offre une formation professionnelle basée sur les jeux.
La plateforme propose une formation complète en compétences techniques et en compétences non techniques essentielles, dont le contenu est mis à jour tous les trimestres pour répondre aux exigences du secteur.
Des exemples de réussite émergent déjà de cette initiative. Dangsenpenan Nokshuwan, d’origine nigériane, est passé du statut de chef de projet à celui d’analyste commercial Salesforce au Royaume-Uni grâce à la plateforme.
Son parcours l’a amené à créer une communauté locale au Nigeria, dont le point culminant a été la récente conférence West Africa Dreamin’ à Lagos. L’engagement de Salesforce va au-delà de la formation individuelle.
La société suit un modèle 1-1-1, consacrant 1 % de ses capitaux propres, de ses produits et des heures de bénévolat de ses employés à la construction de la communauté. Chaque employé consacre sept jours par an au service communautaire, ce qui témoigne de l’approche holistique de l’entreprise en matière de développement.
L’entreprise est consciente des défis persistants que représentent le chômage et le placement des compétences. Toutefois, grâce à des partenariats avec des entreprises et des banques locales, Salesforce s’efforce de créer des voies durables pour les talents formés.
Bien qu’il n’y ait pas de plans immédiats pour les transactions en monnaie locale, l’accent reste mis sur le développement d’un solide vivier de talents pouvant contribuer aux écosystèmes technologiques locaux et mondiaux.
Cette approche stratégique représente plus qu’une expansion du marché – il s’agit d’un investissement dans le capital humain qui vise à permettre aux Nigérians de participer de manière significative à l’économie numérique mondiale.
Grâce à cette initiative, Salesforce se positionne comme un catalyseur de l’éducation technologique et du développement de la main-d’œuvre dans la plus grande économie d’Afrique.