Asaak, une fintech ougandaise, rejoint les rangs d’un petit nombre d’entreprises technologiques africaines, comme la nigériane Paga, qui font des incursions en Amérique latine.
Fondée en 2016, Asaak proposait initialement des prêts pour motos et smartphones aux Ougandais, directement et en collaboration avec des partenaires tels que SafeBoda.
Aujourd’hui, l’entreprise a jeté son dévolu au-delà du continent africain en acquérant les activités mexicaines de FlexClub, s’alignant ainsi sur sa stratégie de croissance en dehors de l’Ouganda et de l’Afrique.
Cette acquisition intervient après qu’Asaak a atteint la rentabilité, principalement grâce à son programme facilitant l’achat de motos pour les conducteurs de boda boda en Ouganda. En explorant les possibilités d’expansion en Afrique, Asaak a été intéressée par FlexClub, une entreprise mexicaine qui propose des solutions de financement de voitures pour les chauffeurs Uber et développe des logiciels permettant aux sociétés de location de voitures sud-africaines de fournir des « abonnements » de véhicules aux chauffeurs.
Compte tenu des défis opérationnels liés à la gestion de divers produits sur deux continents, FlexClub souhaitait se concentrer sur son marché sud-africain. Le moment était donc opportun pour Asaak d’intervenir et d’acquérir l’activité de financement d’actifs de FlexClub au Mexique.
L’acquisition a été facilitée par le fait que les deux sociétés avaient des investisseurs communs, ce qui a rendu la transition plus douce et plus favorable pour toutes les parties prenantes.
Blake Musgrove, associé et directeur des investissements chez Simple. Capital a exprimé son soutien à l’acquisition, soulignant les avantages potentiels pour Asaak et FlexClub. Tinashe Ruzane, PDG et cofondateur de FlexClub, a précisé que la décision de se séparer de ses activités mexicaines était motivée par la nécessité de se concentrer davantage sur l’Afrique du Sud, en particulier dans le contexte économique actuel.
Au Mexique, seuls 37 % des adultes possèdent un compte bancaire et 32 % seulement ont effectué des transactions numériques, selon la Banque mondiale.
Il en résulte une économie essentiellement basée sur l’argent liquide, qui manque souvent d’antécédents financiers formels requis pour l’éligibilité au crédit. Des taux d’intérêt élevés, atteignant parfois un taux annuel de 300 %, compliquent encore le paysage du crédit.
Malgré ces difficultés, le Mexique peut se targuer d’avoir une industrie Uber florissante, grâce à ses vastes attractions touristiques. Kaivan Sattar, PDG et fondateur d’Asaak, a souligné les similitudes culturelles entre l’Ouganda et le Mexique, en particulier la façon dont les véhicules, qu’il s’agisse de motos ou de voitures, jouent un rôle central dans la dynamique familiale et la génération de revenus.
Asaak vise à reproduire son succès ougandais au Mexique en proposant des prêts automobiles. L’entreprise considère le véhicule comme une porte d’entrée dans son écosystème de crédit, permettant aux conducteurs d’accéder à des crédits supplémentaires pour divers besoins, du carburant aux réparations en passant par les smartphones.
M. Sattar a souligné la passion d’Asaak pour le financement d’actifs et s’est dit confiant dans sa capacité à tirer parti de son expérience en Ouganda pour numériser de manière rentable le marché mexicain de la location avec option d’achat de véhicules.