La Commission de la concurrence d’Afrique du Sud a intensifié son examen des grandes entreprises technologiques, et Google se retrouve maintenant sous les projecteurs.
Après une enquête de 16 mois, la commission a accusé Google de revendiquer injustement une part importante des revenus des éditeurs de nouvelles locaux, exacerbant davantage les difficultés d’une industrie médiatique déjà fragile.
Un point majeur de discorde est la domination écrasante de Google dans les recherches, en particulier avec les recherches « sans clic »—où les utilisateurs obtiennent les informations dont ils ont besoin directement à partir de la page de résultats de Google sans visiter les sites d’actualités.
La commission soutient que cette pratique a eu un impact négatif sur les maisons de médias en réduisant leur trafic Web et leurs revenus publicitaires, tandis que Google continue de récolter les bénéfices.
Prévisiblement, Google conteste ces accusations. L’entreprise maintient qu’elle joue un rôle vital dans le soutien aux éditeurs en dirigeant le trafic vers leurs sites et en investissant dans des outils et des formations.
Selon Google, ses plateformes ont généré environ 350 millions de rands (18 millions de dollars) de trafic référent pour les éditeurs sud-africains en 2023, tandis que ses propres gains provenant des publicités affichées à côté des recherches liées aux nouvelles s’élevaient à moins de 19 millions de rands (1 million de dollars).
Cependant, la commission reste sceptique. Elle estime que les revenus de Google provenant des recherches liées aux nouvelles étaient considérablement plus élevés—quelque part entre 800 millions de rands et 900 millions de rands (42 millions de dollars–47 millions de dollars).
Comme mesure corrective, la commission recommande que Google paie 500 millions de rands (26 millions de dollars) par an aux éditeurs locaux et modifie ses fonctionnalités de recherche pour augmenter le trafic vers les sites d’actualités.
Pendant ce temps, Khusela Sangoni Diko, présidente de la Commission des communications et des technologies numériques, a exprimé un soutien fort aux recommandations de la commission.
Elle croit que ces propositions pourraient entraîner des réformes cruciales, y compris une nouvelle politique médiatique qui exigerait que les plateformes numériques comme Google et YouTube compensent les éditeurs de nouvelles pour le contenu dont elles bénéficient.
Pour l’instant, Google déclare qu’elle examine les conclusions de la commission avant de fournir une réponse complète. Cependant, une chose reste certaine – cette bataille est loin d’être terminée.