Eya Rziga
Les médecins peuvent prendre des notes plus rapidement et gagner du temps grâce à une technologie de reconnaissance vocale capable de comprendre les accents africains.
Olatunji indique que le logiciel de synthèse vocale d’Intron est actuellement utilisé dans des hôpitaux au Nigeria, au Kenya, au Ghana et en Afrique du Sud.
L’un des hôpitaux utilisant le logiciel d’Intron Health est le Meridian Health Group à Nairobi, où le Dr Nakunta Muwasu exerce la médecine. Le logiciel accélère la prise de notes, explique Mme Muwasu à TechCabal. Cependant, elle préfère taper sur son clavier pour les documents plus longs.
Intron a rédigé de nombreux articles qui sont en cours d’examen et qu’il prévoit de présenter lors de conférences universitaires sur l’informatique afin de mettre en valeur son travail.
Dans l’un de leurs articles, Tobi Olatunji, Tejumade Afonja et cinq autres informaticiens démontrent que leur modèle d’accent africain surpasse les modèles de logiciels de reconnaissance vocale les plus connus.
Intron est une entreprise africaine qui utilise l’intelligence artificielle pour faciliter la transformation numérique. InstaDeep, une entreprise tunisienne d’IA fondée en 2015 qui a levé 107 millions de dollars auprès d’investisseurs, a été rachetée par BioNTech en début d’année pour 680 millions de dollars.
Intron, en revanche, n’a recueilli que 250 000 dollars auprès de sa famille et de ses amis depuis son lancement en 2019. Malgré cela, elle a construit et maintenu l’infrastructure coûteuse nécessaire au fonctionnement d’une entreprise d’IA, grâce notamment à une relation avec Nvidia, qui fabrique des puces GPU.
Dans le cadre de cette même relation, l’entreprise organise un hackathon doté d’un prix de 5 000 dollars, au cours duquel les programmeurs peuvent utiliser une petite partie de son ensemble de données d’entraînement pour construire de meilleurs modèles.
Afri-Speech-200, le défi de développement, a été réalisé en collaboration avec DSN, Masakhane et Zindi pour aider l’intelligence artificielle à se diversifier.
Les experts en intelligence artificielle et les personnes chargées de réglementer les technologies ont dû faire face à un problème : le manque de diversité et le risque de partialité.
La technologie ASR d’Intron pourrait être un outil utile pour les travailleurs de la santé en Afrique, mais elle montre aussi qu’il reste beaucoup à faire pour s’assurer que les systèmes d’IA ne sont pas totalement aveugles aux situations en dehors des pays développés où les données de formation sont abondantes.
