La Commission de la concurrence sud-africaine a publié des recommandations qui obligeraient les grandes entreprises technologiques à payer les éditeurs de nouvelles locaux pour l’utilisation de leur contenu.
Le rapport provisoire de l’enquête sur le marché des médias et des plateformes numériques vise Google, Meta et X (anciennement Twitter), suggérant qu’ils devraient fournir une compensation financière pour le contenu d’actualités qui génère engagement des utilisateurs et revenus publicitaires sur leurs plateformes.
Google pourrait être tenu de payer entre 300 millions de R (16,3 millions de dollars) et 500 millions de R (27 millions de dollars) chaque année aux éditeurs sud-africains sur une période de trois à cinq ans.
Cette proposition fait écho à des précédents internationaux comme le Code de négociation des médias d’information de l’Australie, qui a établi des structures de paiement entre les plateformes technologiques et les organisations d’information.
L’enquête de la Commission a souligné comment les plateformes numériques ont capturé les revenus publicitaires qui soutenaient autrefois les médias traditionnels.
Les éditeurs de nouvelles sud-africains ont subi une pression financière significative alors que les budgets publicitaires se déplaçaient en ligne, Google et Meta capturant la majorité des dépenses publicitaires numériques tout en utilisant le contenu d’actualités sans compensation adéquate.
YouTube reçoit des recommandations spécifiques pour augmenter le partage des revenus avec les entreprises médiatiques et les diffuseurs à 70 %.
La proposition encourage également la plateforme à promouvoir activement des opportunités de ventes directes de plus grande valeur pour les organisations médiatiques, y compris le diffuseur public SABC.
Une autre préoccupation abordée dans le rapport est la réduction délibérée de la visibilité du contenu d’actualités sur des plateformes comme Meta et X.
Cette pratique a diminué le trafic de référence vers les sites internet des éditeurs, sapant davantage le potentiel de revenus des entreprises médiatiques sud-africaines. Les recommandations vont au-delà des paiements directs pour inclure des droits de négociation collective.
La Commission suggère que les éditeurs sud-africains devraient être autorisés à négocier en tant que groupe uni avec les entreprises d’IA concernant l’utilisation de leur contenu pour entraîner des systèmes d’intelligence artificielle.
Cela répond aux préoccupations croissantes concernant les outils d’IA comme ChatGPT qui utilisent du contenu en ligne sans autorisation ni paiement.
Si elles sont mises en œuvre, ces mesures pourraient transformer significativement les relations entre les médias locaux et les plateformes technologiques mondiales.
Le soutien financier fournirait des ressources critiques pour les salles de rédaction en difficulté et aiderait à soutenir un journalisme de qualité à travers l’Afrique du Sud.
Cependant, des défis d’implémentation demeurent. Des initiatives similaires dans des pays comme le Canada et l’Australie ont rencontré une résistance de la part des entreprises technologiques, entraînant parfois des restrictions sur le contenu d’actualités sur leurs plateformes.
Le gouvernement sud-africain pourrait nécessiter des mesures réglementaires supplémentaires si les géants technologiques résistent à la conformité aux recommandations de la Commission.