Le gouvernement a de nouveau coupé l’internet au Sénégal après une coupure en juin et l’attribution d’une licence 5G il y a deux semaines, suite à l’arrestation vendredi du chef de l’opposition, Ousmane Sonko.
Invoquant la nécessité de prévenir les troubles à l’ordre public, le gouvernement sénégalais a fermé l’internet. Dans un communiqué signé par Moussa Bocar Thiam, ministre de la communication, des télécommunications et de l’économie numérique, et partagé sur Twitter, les opérateurs téléphoniques ont été invités à se conformer à cette fermeture. « En raison de la diffusion de messages haineux et subversifs relayés sur les médias sociaux dans un contexte de trouble à l’ordre public, les données mobiles de l’internet sont temporairement suspendues pendant certaines plages horaires à compter du lundi 31 juillet 2023 », peut-on lire dans le communiqué. Ousmane Sonko, un leader populaire de l’opposition, a été arrêté vendredi dernier.
Début juin, le gouvernement a fermé l’internet sénégalais à la suite de l’arrestation de M. Sonko. Selon les données de Cloudflare Radar, une plateforme qui présente le trafic Internet mondial, l’utilisation d’Internet au Sénégal a chuté de 37 % par rapport à la veille et est tombée presque à zéro pour certains opérateurs de télécommunications. C’est la deuxième fois que le gouvernement coupe l’internet en deux mois. Selon certaines estimations, le pays a perdu 300 000 dollars par heure à cause de la fermeture de juin.
Depuis le printemps arabe de 2011, les fermetures d’Internet sont devenues un moyen fréquent pour les gouvernements d’établir leur contrôle. L’année dernière, sept pays africains ont imposé des fermetures à neuf reprises, ce qui représente une baisse significative par rapport à 2021, année au cours de laquelle 12 pays avaient perturbé l’internet à 19 reprises.
Cette fermeture intervient après que le gouvernement a attribué la première licence 5G du pays il y a deux semaines. Sonatel, une société de télécommunications, a surpassé ses concurrents avec une offre de 34,5 milliards de francs CFA (59,1 millions de dollars), soit 12 fois plus que le deuxième soumissionnaire le plus offrant pour remporter la licence. Bien que la licence soit provisoire, elle laissait entrevoir que le gouvernement était prêt à s’éloigner d’une position restrictive. Mais la fermeture d’aujourd’hui a montré que ce n’était pas le cas.