Le gouvernement kenyan a demandé à toutes les plateformes de médias sociaux opérant dans le pays d’établir des bureaux physiques sur son territoire. Cette mesure vise à améliorer la responsabilité et à traiter des questions telles que la désinformation, les abus en ligne et l’incitation à la violence.
Cette mesure est une réponse aux préoccupations croissantes concernant l’utilisation inappropriée des médias sociaux, en particulier chez les jeunes au Kenya. Raymond Omollo, le secrétaire principal de l’intérieur, a souligné l’importance de cette mesure en déclarant :
« L’abus croissant des médias sociaux, tels que le harcèlement, les discours de haine et l’incitation à la violence, nécessite une intervention rapide et décisive ». »Il a également souligné que les fournisseurs de télécommunications et les opérateurs de plateformes doivent se conformer pleinement à la réglementation afin de lutter efficacement contre les activités criminelles en ligne.
Cette directive vise spécifiquement les grandes entreprises mondiales, notamment Meta, la société mère de Facebook et d’Instagram , ainsi que X (anciennement Twitter), propriété d’Elon Musk. D’autres plateformes telles que TikTok, YouTube, Snapchat, LinkedIn et Pinterest sont également tenues d’adhérer à la nouvelle réglementation.
Cette directive fait suite à un récent engagement du secrétaire du cabinet de l’intérieur, Kipchumba Murkomen, de prendre des mesures énergiques contre les individus qui exploitent les médias sociaux pour ternir la réputation de fonctionnaires et diffuser des contenus préjudiciables.
Il a souligné que le gouvernement arrêterait et poursuivrait les personnes qui enfreignent les lois kényanes sur la cybercriminalité.
En janvier 2024, le Kenya comptera 13,05 millions d’utilisateurs actifs de médias sociaux. Cette nouvelle obligation pour les entreprises de médias sociaux d’établir des bureaux physiques dans le pays est donc cruciale pour garantir la responsabilité et améliorer la surveillance des plateformes en ligne.
Le gouvernement cherche à résoudre des problèmes tels que les contenus préjudiciables, la désinformation et les violations des lois locales et des normes culturelles. Cette décision renforce également la capacité du gouvernement à faire appliquer les réglementations locales et à tenir les plateformes pour responsables.
Toutefois, cette décision a suscité des inquiétudes. Ses détracteurs estiment qu’elle risque de restreindre la liberté d’expression et d’entraver la capacité des entreprises de médias sociaux à fonctionner librement.
Ils avertissent qu’une réglementation excessive pourrait étouffer l’innovation, diminuer la portée mondiale de ces plateformes et potentiellement enfreindre les droits des utilisateurs à partager des informations sans contraintes.
Ce n’est pas la première fois que le gouvernement demande aux plateformes de médias sociaux d’établir des bureaux au Kenya. En août 2023, le PDG de TikTok, Shou Zi Chew, a accepté d’ouvrir un bureau au Kenya pour gérer les activités de la plateforme en Afrique.
Cette décision fait suite à une réunion virtuelle avec le président William Ruto, au cours de laquelle TikTok s’est engagé à modérer le contenu conformément aux normes de la communauté et a promis d’augmenter l’embauche de Kényans pour les fonctions de modération du contenu.
Alors qu’il était prévu que le bureau soit basé à Nairobi pour améliorer la modération des contenus et collaborer avec le gouvernement kenyan sur le respect des normes communautaires, plus d’un an s’est écoulé sans qu’aucun progrès visible n’ait été réalisé dans ce sens.
Cette mesure a été prise après que Bob Ndolo, PDG de Briget Connect Consultancy, a déposé une pétition auprès du président de l’Assemblée nationale, Moses Wetang’ula, en août 2023. Dans cette pétition, Bob Ndolo demande au gouvernement kenyan d’interdire TikTok, car il s’inquiète du contenu de la plateforme.
En mars 2024, le ministère de l’intérieur a délibéré sur la possibilité de limiter l’utilisation de TikTok par les fonctionnaires du gouvernement afin de protéger les informations sensibles et la sécurité des citoyens kenyans.