La tentative de Vodacom d’acquérir une participation de 30 % dans Maziv, la société mère de Vumatel et de Dark Fibre Africa (DFA), pour plus de 13 milliards de rands a rencontré un revers significatif.
Le Tribunal de la concurrence a officiellement bloqué l’accord, déclarant qu’il entraînerait des dommages permanents à la concurrence.
Bien qu’il ait fallu un certain temps au Tribunal pour publier son raisonnement complet (en raison du dossier de l’affaire de plus de 21 000 pages), le message central est sans équivoque : cet accord serait préjudiciable à la concurrence et désavantagerait finalement les Sud-Africains qui dépendent des services Internet.
Le Tribunal a souligné que la participation de Vodacom dans Maziv donnerait à l’entreprise un contrôle excessif, influençant tout, des prix à la concurrence sur le marché. De nombreux acteurs de l’industrie se sont opposés à l’accord, soutenant qu’il éliminerait les concurrents, réduirait les options pour les clients et donnerait à Vodacom un avantage déloyal tant sur les marchés de la fibre que de la téléphonie mobile.
Bien que certains aient suggéré des remèdes potentiels, le Tribunal n’a pas été convaincu. Il a estimé qu’aucun ensemble de conditions ne pourrait gérer efficacement les risques que cette fusion créerait.
Pourquoi Vodacom était-il si déterminé à poursuivre cet accord ? Le Tribunal a enquêté et a découvert que Maziv craignait que Vodacom ne devienne un concurrent direct, tandis que Vodacom cherchait à sécuriser une part significative des revenus futurs de la fibre.
Au fur et à mesure que de plus en plus de ménages passent des données mobiles à la fibre, Vodacom craignait de perdre des revenus substantiels. Ainsi, acheter une part dans le plus grand fournisseur de fibre semblait être le meilleur moyen de rester en tête.
Le Tribunal a également examiné les résultats potentiels si l’accord n’était pas conclu, concluant que Vodacom construirait probablement son propre réseau de fibre, augmentant ainsi la concurrence.
Cependant, si l’accord était autorisé, Vodacom contrôlerait une part substantielle du marché, ce qui diminuerait probablement la concurrence tant sur les marchés de la fibre que de l’accès à large bande mobile. Le Tribunal a également noté que Vodacom pourrait retarder son avance sur l’accès fixe sans fil 4G et 5G, car posséder de la fibre serait plus rentable.
Une autre préoccupation significative concernait le rôle de la DFA dans l’infrastructure des télécommunications d’Afrique du Sud. Comme la DFA fournit des connexions en fibre à d’autres opérateurs de téléphonie mobile, permettre à Vodacom d’entrer pourrait créer des avantages déloyaux, rendant plus difficile ou coûteux pour les réseaux concurrents d’accéder à la même infrastructure.
Le Tribunal a déclaré que cela pourrait nuire gravement à la concurrence tant dans les services de téléphonie mobile que dans ceux à large bande à long terme.
En fin de compte, le Tribunal a conclu que bien que l’accord puisse offrir certains avantages à court terme, ses effets à long terme sur la concurrence seraient trop nocifs. Ils ont rejeté les conditions proposées par Vodacom et Maziv, les jugeant trop complexes à appliquer.
La seule conclusion positive était que le Tribunal n’avait trouvé aucun impact négatif sur l’emploi, ce qui signifie qu’aucun emploi ne serait perdu à la suite de la décision.