Eya Rziga
Les tensions commerciales mondiales et la possibilité d’une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) en Afrique du Sud pourraient compromettre deux années de ralentissement de l’inflation, selon le gouverneur de la banque centrale du pays, Lesetja Kganyago.
S’exprimant en marge d’une réunion de responsables financiers du G20 à Cape Town, Kganyago a averti que des conditions commerciales incertaines et des tarifs de rétorsion pourraient avoir un impact sur l’Afrique du Sud en restreignant les conditions de financement mondiales et en affectant ses exportations.
La présidence sud-africaine du G20 a été éclipsée par la perspective d’une guerre commerciale mondiale, particulièrement après le retour du président américain Donald Trump à la Maison Blanche le mois dernier.
Le ministre des Finances japonais s’est retiré de la réunion de financement du G20 cette semaine pour se concentrer sur l’adoption du budget de l’année prochaine, tandis que le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent est absent en raison des tensions entre l’administration Trump et l’Afrique du Sud.
« Une chose qui pèse lourdement est l’incertitude élevée due à certaines des mesures commerciales prises par les grandes économies », a déclaré Kganyago à Reuters.
Il a ajouté : « Une combinaison de cela pourrait alimenter le processus de formation des prix domestiques et créer un défi pour nous où vous avez à la fois un ralentissement de l’économie mondiale et un profil d’inflation en hausse en même temps. »
L’inflation annuelle des consommateurs a augmenté pour le deuxième mois consécutif en décembre, atteignant 3,0 %, mais elle reste à la limite inférieure de la fourchette cible de 3 % à 6 % de la Banque de réserve sud-africaine.
La banque a commencé à réduire les taux d’intérêt en septembre de l’année précédente, avec trois baisses de 25 points de base mises en œuvre jusqu’à présent.
Cependant, certains analystes estiment que la banque pourrait suspendre son cycle de baisse des taux bientôt en raison de la détérioration des conditions économiques mondiales et des risques domestiques émergents.
La semaine dernière, le budget national de l’Afrique du Sud a été reporté pour la première fois dans son histoire post-apartheid après un désaccord de dernière minute au sein de la coalition au pouvoir sur une proposition d’augmenter la TVA de 2 points de pourcentage à 17 %.
Le ministre des Finances Enoch Godongwana devrait présenter un nouveau budget le 12 mars sans l’augmentation de la TVA. Kganyago a qualifié l’augmentation de la TVA proposée de « choc auto-infligé » et a noté que la banque centrale réagirait à tout effet de second tour sur l’inflation si l’augmentation était mise en œuvre.
