Différents pays africains comme le Nigeria, le Liberia, le Soudan, le Tchad, le Zimbabwe, la Sierra Leone et la République démocratique du Congo s’apprêtent à tenir des élections en 2023.
Cependant, la vague croissante de nouvelles falsifiées sur les plateformes de médias sociaux peut affecter l’intégrité des élections, et c’est là que la vérification des faits entre en jeu.
En 2022, on a recensé plus de 384 millions d’utilisateurs de médias sociaux. Ce grand nombre d’utilisateurs a facilité l’accès aux informations et aux reportages. En raison de cette facilité d’accès, de nombreuses fausses nouvelles ont commencé à se répandre.
Une étude de l’université de Sheffield montre que près de la moitié des utilisateurs de médias africains sont exposés chaque jour à des « fake news ». Dans le contexte des élections, cela signifie également que le risque de falsification des informations politiques augmente.
Compte tenu de l’augmentation du nombre d’informations falsifiées et du manque de vérificateurs de faits humains en Afrique pour suivre le rythme, la vérification automatisée des faits (AFC) contribue à réduire le risque de désinformation causé par les médias sociaux.
Les outils automatisés de vérification des faits sont pilotés par l’intelligence artificielle comme Fact stream, Full Fact, Claim Review, Emergent, etc.
Les vérificateurs de faits de toute l’Afrique peuvent faire un travail plus approfondi de vérification des fausses informations et être en mesure d’extraire des preuves qui peuvent contester les affirmations trompeuses.
Selon Abideen Olasupo, qui a fondé FactCheckElections au Nigeria, l’Afrique a encore un long chemin à parcourir avant que la vérification automatisée des faits ne soit adoptée pour lutter contre la désinformation électorale, car les pays africains sont confrontés à plusieurs défis, tels que l’accès limité à l’internet, à la technologie et au financement.
Sans accès à l’internet, il est difficile de diffuser des informations exactes au plus grand nombre et sans fonds suffisants, l’ampleur de l’opération s’en trouve affectée.
Adesola Ikulajolu, fact checker principal chez RoundCheck, a souligné les limites du fact-checking automatisé, qui ne peut pas détecter avec précision les fausses informations obtenues par le biais de contenus visuels et d’affirmations compliquées.
En effet, l’automatisation ne peut fonctionner que dans la mesure où elle a été programmée, et comme certaines vérifications requièrent des capacités humaines, telles que les appels téléphoniques et les courriels, elle n’est pas totalement infaillible.
Si la vérification automatisée des faits doit être pleinement mise en œuvre dans les systèmes électoraux en Afrique, il faut créer un corps de vérificateurs de faits dont le travail consisterait à fournir des informations et des données vérifiées à programmer.
Les vérificateurs de faits peuvent couvrir davantage de domaines et accroître leur impact grâce à l’utilisation d’outils automatisés de vérification des faits et devraient donc être dotés des compétences et des outils dont ils ont besoin.
Outre l’augmentation de leur impact lors des élections, cela contribuera à la mise en place d’une infrastructure de vérification des faits par des organisations indépendantes qui améliore la facilité d’utilisation et d’interprétation pour une utilisation partagée entre les pays et peut faciliter l’adoption de la méthode de vérification des faits par l’IA sur l’ensemble du continent.
Source : Tech Cabal